On ne vous raconte pas de salades : la FUL, Ferme Urbaine Lyonnaise, est le nouveau projet porté par un groupe de chercheurs, d’ingénieurs et d’architectes pour répondre aux besoins de consommation futurs.
A l’initiative de cette ferme urbaine, Philippe Audubert désigne ce concept comme étant « une usine en ville, avec la plante au cœur du dispositif ».
Dans ce projet, il est appuyé par l’architecte Didier Gaydou et par Christophe Lachambre, chargé du développement économique et financier.
Un concept inédit en France…
Des fermes en plein centre-ville ? L’expérience a déjà été tentée à Chicago, sous une forme ludique grâce à des incubateurs.
A Lyon, la ferme urbaine ne se veut pas récréative : elle utilisera des techniques innovantes pour produire en abondance.
Cette FUL permet de produire en masse tout en respectant l’environnement. Ce projet est un réel « point de rencontre entre des connaissances urbanistiques et le monde agricole », affirme Christophe Lachambre.
Les plantations seront réparties sur plusieurs étages.
Planté à l’étage le plus bas, le légume arrivera à maturité au dernier étage de l’édifice via un système de tapis roulant, irrigué par des sels minéraux et des nutriments essentiels à la plante.
Cette méthode de production innovante présente de nombreux avantages : on peut produire sur n’importe quel type de sol, même goudronné, et sur une surface restreinte car les plaques sont superposées sur la hauteur et non sur la largeur.
De plus, cette méthode ne dépend pas de la lumière naturelle, étant donné qu’un climat artificiel est reproduit grâce à des lampes LED.
Les légumes finiront tout de même leur croissance au dernier étage du bâtiment, sous serre donc sous lumière naturelle pour leur apporter les UVA et UVB nécessaires.
Indépendant des saisons, les cycles de production sur une année vont augmenter : dès qu’un cycle de croissance est terminé, un autre peut commencer. Pour produire des salades par exemple, 7 cycles de production seront possibles, contre seulement 2 pour les fermes traditionnelles.
Quels types de produits ?
Pour débuter l’expérience, la FUL produira des salades, légume phare des Français qui en consomment 7 kilos par an en moyenne.
283 salades seront produites par m2 et par an : au total, 90 000 salades vont pousser sur une surface de seulement 1000 mètres.
Cette salade sera un peu particulière, étant donné que ce sera plutôt un trio de salades avec 3 semences différentes (Lelo, Batavia et Chêne rouge) pour apporter un goût étonnant.
Commercialisées avec leurs racines, leur conservation sera de plus de 10 jours contre 5 pour une salade produite de façon classique. Cela engendrera donc beaucoup moins de déchets alimentaires.
Cependant, les porteurs du projet de la FUL ne veulent pas se restreindre aux salades, et prévoient déjà de produire tout type de végétaux, alimentaires ou non (à des fins de phytothérapie, parfumerie ou pharmacie par exemple).
De réels problèmes environnementaux à l’origine de cette action…
« L’évolution démographique et les conséquences environnementales » (Christophe Lachambre).
Le réchauffement climatique augmente au même moment que la population mondiale : en 2050, la population sera de 9 milliards de personnes, et 80% habiteront en ville !
Les ressources naturelles se raréfiant, il faut trouver une solution pour produire plus afin de nourrir tout le monde, tout en respectant l’environnement.
En utilisant 80% de pesticides en moins et 10 fois moins d’eau qu’une ferme classique, la méthode de la FUL ne crée aucun impact négatif pour l’environnement. Elle produit même de l’énergie renouvelable !
De mauvaises habitudes de consommation
Le gaspillage est un autre défi du XXIème siècle : aujourd’hui, 30% de nos denrées alimentaires finissent en déchets. En commercialisant la salade avec ses racines, ce qui augmente sa durée de conservation, la FUL réduit le gaspillage alimentaire.
Le circuit de commercialisation sera court, uniquement sur l’agglomération Lyonnaise, alors que celui des fermes traditionnelles impose un parcours de 1 000 kilomètres aux salades avant d’arriver dans l’assiette du consommateur. Il y aura donc également une meilleure traçabilité du produit.
Interview de Christophe Lachambre. Source : www.francelive.fr
Un premier bâtiment de Ferme Urbaine Lyonnaise pourrait voir le jour en 2016 !